Les banques
A présent, pour mieux percevoir les mécanismes de circulation de l’argent, voyons quelques notions bancaires. Une banque est une entreprise qui gère les dépôts et collecte l’épargne des clients, accorde des prêts et offre des services financiers. Historiquement, les coffres apparaissent pour garder l'or et les objets de valeurs; l'orfèvre apparaît avec son principe de coffre et la protection du dépôt contre petit bénéfice.
Le mot banque apparaît dans la langue française au XVème siècle. Les banquiers lombards du nord de l’Italie accomplissaient leur travail dans des lieux ouverts et s’installaient sur des bancs, d’où dérive probablement le nom. Les trésoriers du Temple ont disparu avec lui ; d’autres, tels les Médicis, ouvrent des établissements bancaires dans les grandes villes, qui agissent en ambassades, et même deviennent les financiers des souverains.
L’activité de changeur de monnaie s’était développée face à la prolifération des devises au sortir du bas Moyen Âge. Les princes d’Europe ont besoin de ces devises autant que d’épices orientales pour financer les États et les conflits incessants : le florin a un cours extraordinaire. Auparavant, le dogme chrétien avilissait le contact avec l’argent.
Se produit alors, avec l’essor du commerce pratiqué par les républiques maritimes italiennes (les galères de la république de Venise ont des échanges actifs avec la Hanse), l’ouverture de sociétés commerciales dépassant les comptoirs : la première bourse voit le jour à Bruges, son nom vient de la famille Van der Buerse.
Enfin, l’activité de crédit, jusqu’alors exercée par la communauté juive compte tenu de la prohibition évoquée ci-dessus, cesse d’être tenue par elle seule. Les Églises ouvrent des monts de piété permettant aux miséreux de convertir leurs biens en espèces sonnantes et trébuchantes.
De la convergence de ces trois activités financières est né le monde contemporain de la banque, par concentrations successives.
Les billets de banque et les pièces de monnaie ne constituent qu'une fraction de la monnaie en circulation, la monnaie scripturale en représente maintenant plus de 90 %. Si la banque centrale produit la monnaie fiduciaire, les banques commerciales créent la monnaie scripturale en accordant des crédits sous l'égide des banques centrales. Ainsi selon l'adage « les crédits font les dépôts » : quand une personne obtient par exemple un crédit pour acheter une maison à une autre qui ne se sert pas immédiatement de l'argent et le dépose à sa banque. Mais plus qu'une simple relation de causalité, il décrit un système de rétroaction tournant à la vitesse de circulation de la monnaie et où « Les dépôts font les crédits » : par exemple lorsque le dépôt précédent est prêté à une entreprise, et ainsi de suite. Ainsi la masse monétaire varie en permanence, c'est le processus de création monétaire.
Création de monnaie fiduciaire
Les monnaies ayant une valeur propre égale à leur valeur faciale (comme les pièces de métal précieux) ayant quasiment disparu, il ne reste aujourd'hui que des monnaies fiduciaires, qui sont en principe représentatives de biens de valeur ou de créances.
Le principe de la création de ce genre de monnaie est tout aussi simple, même si les variantes et déclinaisons sont en nombre illimité en fonction des détails pratiques : il suffit de disposer d'une quantité de biens (bien au sens le plus large, en y incluant la capacité à rendre des services), ou de créances et d'émettre des titres pour une valeur rigoureusement identique, donnant droit à une part proportionnelle des biens en question. Chaque titre matérialise ainsi une promesse de pouvoir disposer du bien que la monnaie représente.
La différence fondamentale, c'est que l'émission n'est plus contrainte par un élément physique (ce qui est le cas pour les devises modernes depuis l'abandon de l'étalon de change or). La masse monétaire est donc potentiellement infinie, au risque de faire perdre toute valeur à la monnaie, ce qui menacerait l'économie en rendant plus difficiles les échanges. La création monétaire est donc encadrée par des règles et des pratiques.
Cas des devises modernes
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Il s'agit de monnaies fiduciaires. La création monétaire contemporaine fait intervenir trois principaux acteurs :
La banque centrale. Elle détient le monopole de l'émission de la monnaie de base (les "billets de banque"). -
Le système bancaire et financier. On détaillera ci-après par quel moyen il peut émettre de la monnaie.
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L'État. Il assure la valeur de la monnaie de base en acceptant (voire en exigeant) qu'on l'utilise pour payer ce qu'on lui doit (impôts, etc.) ou ce qu'on doit à autrui (cours légal voire cours forcé). Il assure aussi indirectement la valeur de la monnaie créée par les banques, en contrôlant qu'elles respectent les règles prudentielles en vigueur (par exemple Bâle II) et par un mécanisme de garantie des dépôts. Enfin il assure la confiance générale en s'abstenant d'abuser de ses pouvoirs (forcer la banque centrale ou les banques à lui verser de la monnaie qu'elles émettent).
La création de monnaie scripturale par le crédit bancaire
Effet multiplicateur du crédit :
Le pouvoir du système bancaire dans son ensemble de créer de la monnaie apparaît bien si pour simplifier on considère l'ensemble du système bancaire comme une banque unique. Tout prêt à un agent est dépensé et la monnaie sort du compte du déposant concerné mais la monnaie revient, dans les comptes des fournisseurs ou prestataires, à la banque qui dispose à nouveau de la liquidité nécessaire à d'autres prêts.
Les banques, collectivement, disposent donc d’une possibilité remarquable : l’expansion de leur actif (par émission de créances accordées aux Agents Non Financiers – ANF), entraîne instantanément celle de leur passif à l’équivalence (les dépôts à vue).
Mais l’expansion du passif est limitée car il existe des possibilités organisées ou spontanées de ponction sur leur circuit monétaire propre. Ces « fuites » sont :
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la demande de monnaie fiduciaire (pièces et billets) qui est actuellement estimée à 15 % dans la zone euro ;
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les réserves obligatoires (pourcentage des dépôts, actuellement de 1 % dans la zone euro depuis le 18 janvier 2012).
Il y a donc bien création de monnaie par le système bancaire à partir du montant de monnaie centrale dont elles disposent (base monétaire). Cette création n’est pas sans limite. Le potentiel de création de monnaie se réduit au fur et à mesure des crédits émis : la multiplication du crédit comme nous l'avons vu finit par s'arrêter. Via une formule spécifique le système bancaire peut multiplier la base monétaire par 6,31 au moyen du crédit.Les banques commerciales sont tenues également à des règles dites prudentielles (Bâle II – ratio McDonough) afin que les crédits qu’elles font ne dépassent pas différents ratios par rapport aux fonds propres et aux dépôts de leur clientèle.
Le Risque pour les banques
Risque de crédit
Le risque de crédit est le risque que l'emprunteur ne rembourse pas sa dette à l'échéance fixée. S'il était à l'origine une préoccupation pour les seuls organismes bancaires, il concerne pourtant toutes les entreprises qui reçoivent elles aussi indirectement un crédit en cash à leur créances de leur fournisseurs et accordent des crédits à 30 à 120 jours pour leur clients.
Evaluer le risque de crédit revient en premier lieu à se poser la question de la solvabilité de l'entreprise considérée. Cette solvabilité dépend à la fois des éléments purement internes à l'entreprise, mais aussi d'éléments contextuels comme sa localisation géographique, la situation économique globale et les perspectives d'évolution sectorielle.
Les données endogènes : Pour cet aspect, ce sont principalement des critères purement financiers qui entrent en ligne de compte, et quelques calculs simples peuvent donner une idée assez précise de la capacité d'un client/emprunteur à rembourser sa dette en temps voulus. Voici une liste non exhaustive de données "parlantes":
- Chiffre d'affaire annuel
- Niveau d'endettement actuel (à court et long terme)
- Résultat d'exploitation
- Flux de trésorerie (Cash-flow) généré
- Disponibilités (id est la trésorerie de l'entreprise)
- Résultat financier
Risque de marché
Le risque de marché est le risque de perte qui peut résulter des fluctuations des prix des instruments financiers qui composent un portefeuille.
Le risque peut porter sur le cours des actions, les taux d'intérêts, les taux de change, les cours de matières premières, etc. Par extension, c'est le risque des activités économiques directement ou indirectement liées à un tel marché (par exemple un exportateur est soumis aux taux de change, un constructeur automobile au prix de l'acier...) Il est dû à l'évolution de l'ensemble de l'économie, de la fiscalité, des taux d'intérêt, de l'inflation, et aussi du sentiment des investisseurs vis à vis des évolutions futures... Il affecte plus ou moins tous les titres financiers.
Le risque pays
Le risque pays au sens strict est la probabilité qu'un pays assurera le service de sa dette extérieure. Certains pays peuvent présenter des vulnérabilités par rapport aux investissements internationaux.
Risque de liquidité?
Les banques reçoivent majoritairement des dépôts à court terme de leurs clients et font des prêts à moyen et long terme. Il peut donc se créer un décalage entre les sommes prêtées et les sommes disponibles (dépôts), ces dernières peuvent être insuffisantes. Dans ce cas on parle de manque de liquidités.
Risque opérationnel?
Le risque opérationnel correspond au "risque de pertes provenant de processus internes inadéquats ou défaillants, de personnes et systèmes ou d'évènements externes".
Cette définition recouvre les erreurs humaines, les fraudes et malveillances, les défaillances des systèmes d'information, les problèmes liés à la gestion du personnel, les litiges commerciaux, les accidents, incendies, inondations.
Ratios financiers ?
Un ratio financier d'une entreprise est un outil d'analyse financière. Il compare, sous forme d'un coefficient, deux comptes ou groupes de comptes tirés du Bilan et ou du Compte de résultat. Il permet ainsi de mesurer la santé financière d'une entreprise et de la comparer d'une année sur l'autre ou avec celles d'autres entreprises.
Types de ratios
Les ratios servent à mesurer la rentabilité, la structure des coûts, la productivité, la solvabilité, la liquidité, l'équilibre financier, l'endettement, les créances à court terme, les dettes à court terme etc. (Marge nette, Bénéfice net / Capitaux propres, Bénéfice avant charges financières et impôts / Total du Bilan (rentabilité brute de l'ensemble des capitaux utilisés, Capacité d'autofinancement (CAF) / Chiffre d'affaire, Coûts de personnel / Valeur ajoutée, Valeur ajoutée / nombre d'employés (productivité du travail) /Valeur ajoutée / total du bilan (productivité du capital), Ratios de solvabilité et de liquidité; La plupart de ces ratios sont calculés à partir de postes du bilan.
La solvabilité est le fait de pouvoir assurer l'avenir à relativement long terme sans se trouver en défaut de paiement. C'est aussi la capacité d'une entreprise à répondre à ses échéances financières, à tout moment. Exemples de ratios de solvabilité : Capitaux stables / Immobilisations nettes
La dérive bancaire
Au départ, les placeurs venait rarement toucher leurs pièces ; les reçus papier se substituent progressivement aux pièces ; l'orfèvre devient PRETEUR contre intérêt et comme les gens ne reprenaient pas souvent leurs dus, ils font des prêts de l'argent qu'on leur dépose et font des bénéfices avec des intérêts sur les dépôts de leur clients.
Lorsque un déposant s’inquiète, l'orfèvre montre l'or et plutôt que reprendre son dépôt en sécurité, le déposant demande à l'orfèvre de lui verser une partie des revenus des intérêts. D'un côté les gens placent leur or contre intérêts, d'une autre les gens font des prêts contre intérêts, les placements rapportant moins que les prêts bien évidemment.
Ensuite le revenu n'étant pas assez lucratif, les prêts restants limités par le montant de base dans le coffre, le banquier s'est mis à prêter des chèques garanti par de l'or qui au final n'existait plus en quantité suffisante dans son coffre. Le banquier est donc devenu immensément riche.
Longtemps personne n'a rien soupçonné, ni l'importance des prêts, ni l'opulence des banques
A un moment, certains emprunteurs ont demandé de l'or et non des chèques alors que des déposants ont retiré leur or ; le banquier n'ayant pas assez d 'or pour couvrir l'argent papier qu'il avait prêté, ni pour donner plus d’or en prêt, ce phénomène de retrait massif a ruiné des banques et diminué la confiance.
Les immenses crédit étant devenu essentiel à l 'essor économique, on a donc légalisé le système de prêt par les banques à 9 pour 1 au départ ; en cas de ruée, les banques centrales soutiendrait les banques locales pour que le système ne puisse s'effondrer.
Actuellement
La fraction de réserve à progressivement diminué pour être proche de zéro ; Actuellement le crédit est convertible en devises fiduciaires ; Si les gouvernements et les banques peuvent créer de l'argent autrefois limite pas les quantités physiques de matière précieuses, aujourd’hui l'argent est créé à partir de dettes.
Les gouvernement place une limite légale mais ces obligations sont arbitraires, variables d'un pays à l'autre en général rapport 1 sur 10 ; aujourd’hui les ratios de réserve minimales sont le montant de devise déposé à la banque centrale + le montant prêté
Emprunt 10.000 $ (ratio 9 pour 1) donc la banque crée 10.000 $ et prête 9000 $
la banque fait un chèque pour donner le prêt ; Pour un dépôt de 9000 $ le prêt est de 8100 $
Pour un dépôt de 8100 $ le prêt est de 7000 $, etc.
Finalement 100.000 $ d'argent nouveau est créé à partir du processus de dette à partir de 1111 , 12 $
L'argent semble donc venir des dépôts mais c'est une illusion. Un crédit créé dans une banque devient un dépôt dans une autre ; en résumé le dépôt de 1111 $ permet de retirer des intérêts sur 100.000 $ que personne n'a jamais eu.
La réalité est que les banques peuvent créer autant d''argent qu'on est capable d'en emprunter.
L'argent créé par le gouvernement représente moins de 5% de l'argent en circulation
au fur et à mesure que des prêts sont accordés ou remboursés la dette grandit.
Les banques dont besoin de la coopération des gouvernements ; le gouvernement impose la devise nationale et la justice fait respecter les obligations de remboursement. Ce sont les reconnaissances de dettes qui ont de la valeur (les garanties etc.) ; l'emprunteur obtient de l'argent de la banque (un argent qu'elle n'a pas) la banque créé l'argent sur base de votre capacité à le rembourser avec les intérêts.
le banquier n'a en réalité RIEN A PRETER - il utilise votre propre richesse potentielle pour s'enrichir sur votre dos ; les banques ne prête pas de l'argent, elle le créé ; la quantité d'argent à prêter est illimitée. Nous sommes tous endettés : gouvernements, entreprises, particuliers... En réalité, les producteurs de richesse sont endettés vis à vis des banques qui n'ont rien !
Beaucoup de gens pense que si les dettes étaient payées, tout irait mieux, en fait si on voulait rembourser l'argent, il n'y aurait plus d'argent.
Pour que le système continue, il faut augmenter la dette totale et les intérêts suivent seul le temps séparant la création et le remboursement permet au système d'exister dans une fuite vers l'avant ; tout le système va donc s'effondrer si on n’injecte pas beaucoup d'argent via les prêts avec des taux d'intérêts bas.
Quand les états ont-ils abandonné leur droit d’émettre de l’argent aux banques ?
En Europe, il semble que ce soit Georges Pompidou, très malade, au bord de la mort qui amorça le processus. Avant cela, en 1953, il entra à la banque Rothschild, où il occupa rapidement les fonctions de directeur général et d’administrateur de nombreuses sociétés. Georges Pompidou entra à l’Élysée le 15 juin 1969. Son mandat fut écourté par son décès le 2 avril 1974 à Paris. Le 3 janvier 1973, il signe la réforme de la Banque de France ; Dans la loi portant sur la réforme des statuts de la banque de France, on trouve en particulier cet article 25 très court, qui bloque toute possibilité d’avance au trésor : « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France. » Ce qui signifie que l’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 interdit à la Banque de France de faire crédit à l’État, condamnant la France à se tourner vers des banques privées et à payer des intérêts ; alors qu’avant cette loi, quand l’État empruntait de l’argent, il le faisait auprès de la banque de France qui, lui appartenant, lui prêtait sans intérêt. Auparavant, l’État français avait le droit de battre monnaie mais avec cette nouvelle loi, il perd ce droit qui est dès lors légué aux banques privées, qui à partir de ce moment vont s’enrichir de manière extraordinaire aux dépends de l’État en lui prêtant avec intérêt l’argent dont il a besoin. Cette décision correspond à une privatisation de l’argent et ramène la nation au même rang que n’importe lequel de ses citoyens. L’accroissement sans fond de la dette publique trouve son origine précisément là. La dette de la France était par exemple, fin 1979, de 239 milliards d’euros; la dette à fin 2008 s’établit à 1327 milliards d’euros. Ainsi, entre 1980 et 2008, la dette a augmenté de 1088 milliards d’euros et le pays a payé 1306 milliards d’euros d’intérêts. Si l’Etat avait pu continuer à créer sa monnaie au lieu de devoir l’emprunter contre intérêts - exactement ce qu’ont le droit de faire les banques privées -, la dette publique de la France serait quasiment inexistante aujourd’hui.
Aujourd’hui l’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 n’a plus cours. Il a été abrogé avec les accords de Maastricht en 1992, qui l’a remplacé par l’article 104 du Traité de Maastricht qui interdit aux États d’emprunter auprès de leurs banque centrales et qui est bien plus qu’une loi nationale, puisqu’il s’agit d’un traité au niveau international européen, donc plus contraignant encore puisqu’il est beaucoup plus difficile d’en sortir pour un Etat. Et avec le traité de Lisbonne, cette loi (devenue l’article 123 du traité de Lisbonne) est passée au niveau constitutionnel de l’Europe. Mais, bien qu’elle ait changé de nom ou de numéro, il s’agit toujours du même processus.