Histoire de l'argent

Créer une monnaie alternative ou mieux encore complémentaire ?
Pour quoi faire ?

Il faut noter deux limitations au sujet de la compréhension du système financier aujourd'hui :

  1. L'argent est un sujet TABOU que l’on ne remet pas en question facilement.

  2. L'argent n'est PAS EXPLIQUE ni à l'école, ni plus tard. C'est une notion souvent obscure pour la plupart des gens qui n’ont pas suivi des cours d’économie. Ainsi on ne remet pas en question ce que l'on ne comprend pas.

Peu de gens savent que ce n'est plus le gouvernement qui créé la majorité de l'argent (la banque nationale ou l'agence fédérale fabrique encore la monnaie mais pas l'argent électronique).

Par ailleurs ce qu'encore moins de gens savent c'est que les banques créé l'argent qu'elle prête, elles ne l'ont pas. D’autres formes d’argent sont concevables et peuvent développer l’économie mais surtout améliorer le pouvoir d’achat de la population. Voyons d’abord comment fut créé l’argent.

Historique

A l’ origine seul le troc permettait les échanges. Encore aujourd'hui en Afrique le troc a une très grande importance tant au niveau individuel qu'en inter entreprise. Le problème du troc : il est très limitatif car il faut trouver la personne qui est intéressée d'échanger ce que vous avez à proposer et qui de plus possède justement ce que vous recherchez.

Tout au cours de l'histoire et à travers le monde toutes sortes de choses sont utilisées comme monnaie: perle, fève de cacao, coquillage, sel, ambre, ivoire, pierres, plumes, tabac, etc...) Certaines choses sont adoptées comme monnaie parce qu'elles sont portatives, d'autres parce qu'elles ont une valeur décorative et d'autres encore parce qu'elles peuvent être consommées. Toutes elles sont reconnues comme un moyen d'échange acceptable ou comme un moyen de régler ses dettes.

C'est ainsi que naît l'ancêtre de l'argent qui permet l'échange entre les personnes en utilisant un "pour valeur" admis et reconnu comme tel par une communauté. "Ton veau vaut 100 coquillages et bien avec ces 100 coquillages tu pourras acheter des oeufs, une charrue et des poulets pour le mariage de ta sœur". C'est ainsi que naît cette fantastique mais naturelle invention qu'est l'argent, VECTEUR D'ECHANGE entre les hommes. Il est à la base de la structure des sociétés et sans lui aucune civilisation n’aurait pu émerger.

En Mésopotamie, les premières écritures cunéiformes, sur des tablettes d'argile, ont été des écritures comptables. Un système de gestion administrative des dettes et des créances s'est développé. Il était basé sur la comparaison de la valeur des produits échangés avec des "valeurs-étalons" connues de tous (quantité donnée de céréales, d'or, ou d'argent). En Egypte et en Mésopotamie, la monnaie scripturaire a existé bien avant la monnaie fiduciaire (plusieurs milliers d'années). Mais avec l'intensification et la diversification des échanges, cela a nécessité une administration pléthorique et par conséquent une fiscalité bien trop lourde. Il a donc fallu simplifier : trouver le moyen de solder une dette par un moyen simple et fiable : la monnaie "fiduciaire". Parenthèse étymologique : «crédit» vient du latin credere = croire, avoir confiance ; «débit» vient du latin debitus = ce qui est dû, dette ; dans la même veine, «fiduciaire» vient du latin fiducia, ae = la confiance.

Un étalon s'est imposé dans chaque groupe humain : coquillages, petits objets d'art, minéraux ou petits lingots de métal plus ou moins précieux ou des biens d'usage courant, comme le sel qui servit à payer les légionnaires romains (c'est l'origine du mot salaire). Des objets symboliques furent aussi employés, telles les « monnaies-haches » de la fin de l'âge du bronze découvertes en Bretagne.

Au XIVe siècle, chez les Aztèques, la fève de cacao était un moyen d'échange reconnu dans toute la Mésoamérique. Un esclave vaut alors 100 fèves, les faveurs d'une courtisane : 80 fèves et un lapin : 10 fèves. L'aumône à un mendiant s'élève à 3 ou 4 fèves. En fait, la valeur de la monnaie n'est pas égale à la valeur marchande des fèves.

Cypraea moneta, ou kauri

Dans certains pays, il fallut attendre le XXe siècle pour voir disparaître ces formes primitives de monnaie. Ce fut notamment le cas des manilles (anneaux d'esclave) ou des coquillages dans certaines régions d'Afrique. Les coquilles kauris (ou cauris) ont été utilisées en Chine Ve siècle ap. J.-C. en Inde, puis dans tout le Pacifique. On en retrouve au début du XIVe siècle aux Maldives, d'où les commerçants arabes les ont exportés vers la côte est de l'Afrique. Elles transitent ensuite par le Soudan jusqu'en Guinée, puis vers la Mauritanie et jusqu'aux Berbères de l'Atlas. Jusqu'au XIXe siècle, les valeurs-kauri se sont étendues avant tout en Afrique de l'Est, particulièrement à Zanzibar et en Éthiopie. Après 1870, les gouvernements des colonies ont cherché à interdire les kauris en tant que monnaie. Mais les hommes y étaient habitués et les utilisaient toujours comme « menue monnaie ». Ce n'est qu'en 1955 que les valeurs-kauri devinrent presque totalement hors d'usage.

L'invention de la monnaie métallique

Dans la Grèce antique la monnaie se répand rapidement à partir du 8ième siècle avant JC. Selon Hérodote les Lydiens (actuelle Turquie) sont les premiers à concevoir des pièces de monnaie en argent et en or. L'usage de ce genre de pièce se répand ensuite dans toute la Grèce et chaque cité commence à frapper ses propres pièces. En Grèce, principalement en argent, les pièces sont d'un poids rigoureusement identique. Ensuite le bronze permet les échanges quotidiens de faibles valeurs. La monnaie métallique est un étalon de valeur : les métaux sont divisibles au poids. Il est donc possible de faire coïncider la valeur des pièces à leur poids, ce qui facilite les échanges et le commerce

Alexandre le Grand (-356 av JC) se réserve le droit de battre monnaie. Très vite il créé une monnaie unique dite impériale. La drachme nouvelle se répand partout. (« l'électrum » sorte d'or blanc naturel était en effet rejeté par les fleuves qui se croisait à Sarde capitale de la Lydie. Crésus (-550 av JC) aurait été le premier à frapper des monnaies d'or et d'argent purs. L'élément important fut l'apposition d'une marque ou poinçon par une institution garantissant la valeur d'échange de la pièce. Dès -450 av JC on retrouve l'usage de la monnaie à Marseille.

Précédemment en Chine furent frappées des monnaies sous la forme d'outils miniature (couteaux, bêches ;..). Ce n'est qu'au III siècle Av-JC que l'empereur Shi Huangdi fit frapper
des pièces rondes percées d'un trou carré en son milieu.

Le système monétaire romain : sesterce, denier et sou

C'est à Rome, au IIIe siècle avant Jésus-Christ qu'entra en activité un premier atelier monétaire. Il était installé sur le Capitole, à proximité du temple de Junon « Moneta ». En d'autres temps, les oies gardées près du temple avaient prévenu les Romains d'une attaque nocturne des Gaulois, ce qui avait valu à la déesse Junon le qualificatif de Moneta (avertisseuse), terme dont sont dérivés les mots monnaie, moneda, money...

Les premières monnaies métalliques romaines (aes ou as) étaient de petits lingots de bronze ornés d'un bœuf. Elles furent remplacées par les sesterces. Le denier (denarius ou pièce de dix), frappé en argent, fut la première pièce à porter une valeur inscrite sous la forme d'un X, pour 10 as.

Puis, au début de notre ère, Auguste réorganisa le système monétaire sur le principe du trimétallisme. L'aureus pèse environ 8 g d'or, sa parité avec le denier d'argent est fixée à 1/25e. Le denier lui-même équivaut à 4 sesterces de bronze.

Avec le développement de l'Empire, le système monétaire romain s'impose largement. Monnaies d'échange, les pièces deviennent aussi des instruments de propagande à la gloire de l'empereur. L'instabilité politique et la décadence de l'Empire s'accompagnent d'une dégradation de la monnaie. De même, la raréfaction progressive de l'argent entraîne une rupture des parités et une perte de confiance dans la valeur respective des pièces. Pour enrayer ce mouvement, Constantin Ier, en même temps qu'il réorganise l'Empire, impose le monométallisme et met en circulation une nouvelle pièce d'or conçue pour durer et servir de référence : le solidus (massif, en latin). Les premiers solidus sont frappés à Trèves, en Rhénanie, en l'an 310.

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, l'usage de cette monnaie se perpétue encore longtemps à Byzance. En Occident, même si sa circulation se réduit plus rapidement, il continue à jouer un rôle d'unité de compte pendant près d'un millénaire. Francisé en sol ou sou, le terme a traversé les siècles ; il a aussi donné « solde » et « soldat ».

Les monnaies métalliques en Europe

L'or provenait principalement de la Méditerranée, en particulier des monnaies de l'Empire byzantin, le nomisma, puis le besant. Mais vers 650, la géographie économique et monétaire se modifiait au profit du Nord, d'où venaient les « sceattas », des monnaies d'argent anglo-saxonnes et frisonnes (actuels Pays-Bas). En outre, l'or se fait plus rare et plus cher après la chute de l'Afrique byzantine et la prise de Carthage.
Vers 675, en Gaule, le sou d'or est complété, puis remplacé par une pièce d'argent, le denier, du nom de l'ancienne monnaie romaine d'argent. Douze deniers font un sou. Les pièces sont produites un peu partout et revêtent de multiples aspects.

En 692, le calife Abd al-Malik de Damas introduit le dinar d'or dans le monde musulman. Il s'imposera comme la monnaie de référence dans toute la Méditerranée et même au-delà pendant des siècles.
Les réformes monétaires byzantines et arabes, le succès des monnaies anglo-frisonnes, l'exploitation de nouveaux gisements argentifères et des circonstances politiques internes pérennisent l'adoption de l'étalon argent sous l'égide des Carolingiens. Charlemagne, faute d'approvisionnement suffisant en or, se résigne à mettre en circulation une nouvelle monnaie de référence, le denier d'argent (de 1,36 g à 1,80 g d'argent). En prescrivant de tailler 240 deniers dans une livre d'argent, Charlemagne jette les bases d'un système monétaire et comptable qui persistera, en France jusqu'à la Révolution : 1 livre = 20 sous ou 240 deniers, et un sou = 12 deniers et au Royaume-Uni jusqu'en 1971. En outre, est frappée une division du denier, l'obole d'argent, qui correspond à sa moitié.

Dans la grande période d'expansion économique du Moyen Âge réapparaissent aussi les pièces d'or. La première est le florin de Florence en 1252, suivi par le ducat de Venise. Saint Louis crée le « tournois » d'argent et l'écu, d'une valeur de 10 sous tournois.

Du Thaler au dollar

La première monnaie internationale des temps modernes a été frappée en Autriche. En 1750, pour renouer avec le succès du Reichsthaler de l'empereur Ferdinand Ier (1559), l'impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg fait frapper un thaler en or à son effigie. Le Maria Theresien Thaler (MTT) va très vite devenir une monnaie internationale très prisée dans les colonies espagnoles et anglaises d'Amérique, et jusqu'en Afrique orientale. Après la mort de la souveraine, en 1780, elle continuera d'être frappée avec la date de 1780.

Le mot dollar est lui-même une déformation du mot thaler, la monnaie de Marie-Thérèse ayant été la première utilisée par les planteurs d'Amérique du Nord..

Les premières substitutions du papier au métal

Alors que la monnaie représente déjà une certaine quantité de biens, qu'on ne pourrait pas manipuler aussi facilement, l'étape suivante est la mise en place d'une monnaie de second niveau, qui elle-même représente une grande quantité de monnaie métallique laissée en dépôt en lieu sûr. Ainsi apparaît la monnaie papier (le billet de banque, connu en Chine dès le VIIIe siècle), qui ne représente originellement qu'une dette payable à vue sous forme de métal ou d'autres biens.

La lettre de change, inventée par les marchands italiens, est une des premières voies de substitution du papier au métal.

La Chine : pays natal du papier-monnaie

En Chine, les premiers billets de banque circulaient déjà sous la dynastie Tang (618-907). Le numéraire officiel était constitué de pièces en fer très lourdes et de peu de valeur. Au lieu de transporter avec soi ces pièces encombrantes, on les déposait chez des commerçants contre remise d'une lettre de change, qui se substitua bientôt aux pièces comme instrument de paiement.

Les Chinois appelaient cette nouvelle monnaie "la monnaie volante" parce qu'elle était très légère et qu'ils pouvaient y recourir facilement en toutes circonstances.

Au début du XIe siècle, des commerçants chinois s'unirent pour émettre des billets d'une valeur fixe, les Jiao Zi, imprimés sur des planches en bois avec des encres vermillon et noire. Chaque billet était unique et pourvu d'un numéro propre afin d'empêcher les contrefaçons.

Mais l'introduction des premiers billets souleva bien des problèmes, car les commerçants en faisaient parfois imprimer plus qu'ils n'avaient de pièces de monnaie dans leurs réserves. La dynastie Song fut finalement contrainte de contrôler l'émission des billets Jiao Zi.

En l'an 1168, un moulin à papier, propriété du gouvernement, commença à fabriquer, à partir de l'écorce grise du mûrier, le papier sur lequel on imprimait les billets.

Au XIIIe siècle, l'écorce de mûrier fut remplacée par la soie. Lorsque Marco Polo rentra de son périple en Chine et qu'il parla de la monnaie de papier des Chinois, les Européens ne voulurent pas le croire : ils ne pouvaient s'imaginer une monnaie sans valeur "matérielle".

Des motifs compliqués


Au fil des siècles, la décoration des billets se fit de plus en plus sophistiquée. Le billet de banque chinois n'est pas seulement pourvu d'une bordure très ornementée, il porte aussi sa valeur en chapelets de pièces de monnaie.

En dépit de maintes contrefaçons, lesquelles étaient punies de la peine de mort, la monnaie de papier demeura un instrument de paiement apprécié des Chinois. Les souverains de la dynastie Ming (1368-1644) interdirent même complètement, pendant une centaine d'année, le numéraire métallique.

Sceptiques, les Européens considéraient la monnaie de papier, jusqu'à une époque avancée, comme une curiosité exotique.

Son introduction en Suède, au XVIIe siècle, ne suffit pas à améliorer sa réputation, car elle conduisit à l'inflation et au scandale. En Allemagne, chaque tentative d'introduction de monnaie de papier souleva des ouragans d'indignation.

Les premiers billets européens

Quand, en 1661, la Suède connut sa première pénurie d'argent-métal, et que, de surcroît, en raison de la dévalorisation de la monnaie de cuivre, l'économie fut ravagée par l'inflation, le Hollandais Johann Palmstruck fut accueilli comme le sauveur de la nation en détresse. Il proposa d'instaurer des lettres de change et fonda la première banque suédoise (Banque de Stockholm) qui émit les premiers "certificats", le 16 juillet 1661.

Les coupures étaient numérotées à la main et portaient la signature des collaborateurs de la banque. Cela ne les empêcha pas d'être souvent imitées et la banque se vit contrainte d'introduire trois nouvelles marques de sécurité: un papier à filigrane, onze tampons différents ainsi que des ornementations compliquées sur les bords.

En 1745, la Suède adopta les billets de banque comme monnaie officielle. D'autres pays d'Europe se laissèrent bientôt convaincre par le papier-monnaie, qui obtint sa juste place dans le système monétaire.

Marco Polo et la monnaie chinoise

Originaire de Venise, Marco Polo, qui vécut à la cour du souverain chinois Kublai Khan à la fin du XIIIe siècle, rapporte: "Tous ces morceaux de papier sont imprimés avec le même sérieux et la même solennité que s'il s'agissait de frapper de l'or ou de l'argent purs. Chaque exemplaire doit être signé et tamponné par de nombreux fonctionnaires. Année après année, le Khan fait imprimer du papier monnaie dans une quantité si impressionnante que celle-ci doit probablement correspondre à la valeur de tous les trésors de cette terre".

Portrait : Johann Palmstruck

En 1661, le banquier Johann Palmstruck introduisit le billet de banque en Europe. Lorsque l'argent-métal vint à manquer en Suède, il fit imprimer des billets. Cependant, Palmstruck ne résista pas à la tentation de mettre en circulation davantage de billets que ce que sa banque pouvait rembourser. Cela la mena droit à la faillite, en 1668. Elle fut monopolisée par l'état et Palmstruck fut condamné à la peine capitale. Mais, grâce à l'intervention du roi, il eut la vie sauve.

De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire

On peut distinguer plusieurs étapes dans l'évolution historique qui a conduit de la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire que nous connaissons aujourd'hui :

  • le bimétallisme (jusqu' au XIXe siècle) : toutes les monnaies sont définies à la fois par rapport à l'or et par rapport à l'argent (métal). Chaque État, en fonction de ses disponibilités métalliques, utilise préférentiellement l'un ou l'autre métal, et se sert de l'autre comme appoint. Les pièces d’or et d’argent notamment, de par leur valeur intrinsèque, circulent fréquemment en dehors de leur pays d’origine. Les découvertes minières et les évolutions financières dans une économie largement mondialisée à l'époque font fluctuer les proportions entre les deux métaux, et le développement de la monnaie papier et du crédit permettent de limiter les besoins de métal, et de supprimer l'argent-métal comme étalon.

  • l'étalon-or « classique » (jusqu'en 1914) : toutes les monnaies sont définies par rapport à l'or. La monnaie-papier est un substitut à l'or (une once d'or équivaut à 20 dollars, 4 livres britanniques, etc.). Les taux de conversion de chaque monnaie en or, et donc entre elles, sont fixes. Cela assure la stabilité de la monnaie et empêche une inflation provoquée artificiellement par une augmentation de la masse monétaire (procédé auquel les États auront constamment recours par la suite).

    • En 1865, est créée l'Union monétaire latine, une convention monétaire entre la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse, convention à laquelle adhère la Grèce en 1868. Cette convention est restée en vigueur, moyennant plusieurs aménagements, jusqu'au 1ermodule, titre, poids) qui avaient ainsi une circulation transfrontalière. Elle avait pour but d'harmoniser les monnaies de ces pays.

  • l'étalon de change-or (1914-1971) : il s'agit d'un système mixte par lequel certains pays veulent conserver les avantages de l'étalon-or, alors que d'autres veulent se garder la latitude (via la « planche à billets ») d'avoir des taux de change variables. Ce système va devenir caduc en quelques décennies :

    • Première Guerre mondiale : en raison du coût de la guerre toutes les monnaies européennes sont fortement dévaluées par rapport à l'or.

    • 1922 : conférence de Gênes. Un nouvel ordre monétaire est mis en place où seuls les États-Unis conservent l'étalon-or classique. Le dollar repose sur l'or, la livre britannique sur le dollar et les autres monnaies européennes sur la livre britannique.

    • 1931 : le Royaume-Uni, conduit à augmenter sa masse monétaire, abandonne le système de change-or.

    • 1934 : le dollar est défini comme 1/35 d'once d'or. Les citoyens états-uniens n'ont pas le droit de posséder de l'or.

    • 1944 : accords de Bretton Woods : le système monétaire repose sur le dollar, seule monnaie encore ancrée à l'or.

    • 1971 : sous Nixon, les États-Unis, ne pouvant plus maintenir le prix de l'or à 35 dollars l'once ni éviter une dévaluation du dollar, abandonnent l'étalon-or.

  • le régime des changes flottants (à partir de mars 1973) : après l'abandon des accords de Bretton Woods, les monnaies varient entre elles librement, suivant l'offre et la demande, et donc en principe selon la quantité de crédit émise par chaque pays (une politique monétaire laxiste est « punie » par une baisse de la valeur de la monnaie locale par rapport aux autres devises). Il n'y a plus de contrepartie métallique à la monnaie émise, seulement de la dette.

Résumé des différents types de monnaies

La monnaie métallique

La monnaie métallique est aussi un instrument d'épargne : les métaux précieux peuvent être conservés dans un coffre, sous un matelas, dans une cachette sans qu’ils perdent beaucoup de valeur, ils peuvent même en prendre. Ils peuvent être refondus pour battre d'autres monnaies donc ils ne perdent jamais leur valeur qui est intrinsèque. Le problème de la monnaie métallique c’est qu’elle est liée à la quantité de métal précieux disponible. On ne peut pas être plus riche qu’il existe d’or !

La monnaie fiduciaire

La monnaie fiduciaire regroupe les billets de banque émis par la banque centrale et les pièces émises par le Trésor. Le terme "monnaie fiduciaire" fait référence à l'origine des billets de banque. Les billets n’avaient de valeur que si la banque centrale possédait sa contre partie en or. Monnaie fiduciaire est une monnaie fondée sur la confiance accordée à l'économie d'un pays. Aujourd’hui une banque centrale d'un pays peut émettre des billets sans en avoir la contrepartie en or. La valeur d’une monnaie est déterminée par la confiance qu’on lui accorde et qu’on accorde au pays. Les premiers billets de banque apparaissent en Suède vers 1660 après JC. La monnaie fiduciaire est l'ensemble de la monnaie émise par un état sous la forme de pièce ou de billet alors que ces pièces et ces billets représentent une valeur supérieure à leur valeur réelle. Par exemple, les billets de banque sont en papier et une simple feuille de papier n'a en principe aucune valeur.Mais en émettant des billets de banques, l'Etat garantit à toute personne qui les détient que ces billets ont une valeur précise. Le papier d'un billet de 100 € n'a aucune valeur, mais le billet à une valeur de 100 € garantie par tous les pays de la communauté européenne.

La monnaie scripturale

La monnaie scripturale n'est pas matérialisée par un objet physique comme les pièces ou les billets. La monnaie scripturale est matérialisée par une écriture comptable sur un chèque ou un compte en banque par exemple. La monnaie scripturale est celle qui se trouve sur les comptes bancaires et qui se déplace dans le cadre des flux (mouvements, échanges) monétaires.

Cette monnaie est invisible mais elle se matérialise par des écritures bancaires : au bas d’un relevé de compte en banque, sur un chèque à encaisser, dans les livres de comptes de la banque.
Elle se matérialise aussi par les biais des cartes bancaires, des cartes à puces de type porte-monnaie électroniques ; La monnaie scripturale comprend :

Les chèques

Le chèque est un écrit par lequel le titulaire d’un compte de dépôt demande à sa banque de payer une somme à une autre personne. Le chèque est valable 1 an plus 8 jours. Les chèques ne sont pas payables en espèces, pour en recevoir le montant il faut disposer d’un compte.

Les virements

Cette opération permet à une personne de transférer une somme d’argent d’un compte vers un autre compte.

Les télépaiements

C’est l’ensemble des moyens de paiement à distance à partir du téléphone ou Internet.

Les mandats

Le mandat est un moyen de paiement géré par La Poste, il permet de faire parvenir une somme d’argent à une autre personne.

Les cartes

Il existe différents types de cartes. Elles sont émises par des établissements bancaires ou des réseaux commerciaux. Elles permettent de faire des retraits d’argent, de faire des achats chez un commerçant ou de bénéficier d’un crédit.

A. Les cartes porte-monnaie électronique
Elles permettent d’effectuer des achats de petits montants chez les commerçants et sur certains automates. Elles se rechargent sur des bornes ou directement chez les commerçants.

B. Les cartes de paiement
Il s’agit de cartes bancaires ou de cartes comme les cartes de crédit Visa- Eurocard-Mastercard. Elles peuvent être nationales ou internationales.

Depuis peu, on commence à voir apparaitre des moyens de paiements électroniques :

  • Cartes bancaires
  • Moneo
  • Paypal
  • Google Checkout
  • Bitcoins